The sky above the port was the color of television, tuned to a dead channel. |
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Bienvenue, .     To condense fact from the vapor of nuanceSujet: To condense fact from the vapor of nuance Type : Citoyen Humain Âge : 31 ans Occupation : Directeur Financier d'une grande entreprise Il n'est pas rare de lui voir de l'encre sur les doigts. Sa façon de se "salir les mains". Il ferme son livre sans un mot, baissant les paupières sur ses yeux gris-vert. Le visage au repos, bien dessiné dans un collier de barbe artistiquement négligé, il semble dormir. Ce n’est pas le cas. Il réfléchit, médite, et ses longues mains blanches, immobiles sur des genoux osseux focalisent toute son attention. Autour de lui, deux écrans grésillent tandis qu’un troisième montre une série de chiffres austères. A la place du clavier, une tablette qui lit ses mails. Son majeur frappe un coup. Il doit y avoir un bouton sur son pantalon car un bip discret s’élève non loin. « Lecture mails. » Tandis qu’une voix métallique commence à éplucher les 84 non lus, le jeune homme se redresse et vérifie une nouvelle fois son tableur. De temps en temps, sa voix rauque donne un ordre à l’assistant. Jeter à la corbeille, filtrer comme spam, ranger dans tel ou tel dossier, mettre un signet coloré pour savoir comment y répondre. Autour de lui, la nuit s’étend. C’est un travailleur, Regenbogen. Fidèle, loyal, méthodique, intelligent sans l’être trop. Il doit tout à l’Entreprise. Son père est mort pendant la pandémie. Sa mère est à la retraite d’une position de classe moyenne. Il est dit sur son dossier que tous les revenus familiaux étaient passés dans le paiement de la prestigieuse école privée qu’il avait fréquenté. Pas de repos, pas de vacances, de la nourriture basique, grasse, de mauvaise qualité. D’ailleurs sa mère pèse autour du demi-quintal et aurait bientôt besoin d’un implant, si sa santé et les finances le permettent. Jehiel possède un compte tout exprès pour cela sur lequel il verse chaque mois une partie de son salaire plus que confortable. « Lecture terminée, lire les mails archivés ? » Il ne répond pas, pianotant sur la tablette directement, créant une piste de lecture. De l’autre main, il ajoute des chiffres aux listes, comptant à voix basse. La lumière des écrans, seule source de la pièce se reflétant sur son visage, lui donne l’air maladif, effaçant ses tâches de rousseur. Il a toujours menti. D’aussi loin qu’il se souvienne. C’était une leçon importante. Ne jamais faire peur aux puissants. Cacher tout ce qui sort du lot. Ne pas faire d’ombre et y rester. Mais garder toujours les yeux ouverts. C’était l’un des plus anciens souvenirs du Directeur. Son père, immense à ses yeux d’enfants qui se baissait à sa hauteur pour le fixer. Il parlait Yiddish, une langue qu’ils n’utilisaient que pour les choses qu’il ne fallait pas dire. « Mon fils. N’oublie jamais que les puissants se retourneront contre toi en un instant. Soit toujours prêt à t’enfuir. Monte haut mais pas trop haut, fait attention à qui te sourit et te flatte. N’antagonise pas tes supérieurs. Ne soit jamais meilleur qu’eux. Cache qui tu es tout au fond de ton cœur car ça commence. » Ce qui commençait, il n’en avait aujourd’hui qu’une vague idée. En théorie, bien sûr, il savait que son paternel le mettait en garde contre la Fondation qui avait des relents dictatoriaux. Mais à quel point ? Et quels étaient les principaux dangers, il l’ignorait. Dans le doute il cachait tout. Derrière des vêtements bien lissés, aux couleurs de l’Entreprise, derrière des résultats, juste au-dessus des quotas demandés, mais pas trop. Il se rendait aux soirées avec les collègues, payait sa part de café comme le plus petit comptable du service. Il souriait quand on s’y attendait, saquait, froid et cassant ceux qui n’arrivaient pas à effectuer leurs tâches. Rien de tout cela ne transparaissait dans ses yeux aciers. Il sortait avec des filles raisonnablement belles, des trophées qu’il payait assez cher pour qu’elles n’aillent pas bavarder. Il savait qu’il devrait bientôt en choisir une, l’épouser, acheter la Maison où il ferait des dîners pour ses supérieurs, dans l’espoir d’une promotion. Il lui faudrait deux enfants, un garçon et une fille. Déménager dans le premier district. Laisser sa mère pourrir dans le 3ème parce que ceux qui réussissent ne peuvent pas être nés dans la fange. Il attrapa un papier, un crayon et ses chiffres se changèrent en Code. Son ombre cachait son travail à toute caméra que l’on aurait pu glisser dans son bureau. Il n’y avait que l’implant qu’avaient tous les citoyens qui pouvait le dénoncer. Il espérait qu’en faisant trois choses à la fois, le flux d’information soit trop confus pour être trié. Parfois, il se demandait s’il y avait un Dieu qu’il pouvait remercier de lui avoir permis d’être capable de multitasker. Il semblait que ce ne soit pas aussi fréquent que ça. « Lecture mail 20459. » Il s’agissait d’un communiqué du Comité de Direction concernant le rapport des comptes de l’année passée, et les indicateurs qualité qu’il faudrait respecter jusqu’à celui de l’année suivante. Il le connaissait par cœur, bien évidemment mais c’était un document long, technique et austère qui fatiguerait probablement quiconque s’ennuyant à le mettre sur écoute. Il continua à noter. Il avait appris le code tôt. Dans cette école prestigieuse où on l’avait envoyée. Au début, c’était par curiosité. Il avait toujours aimé comprendre le comment et le pourquoi des choses. Puis, par colère. On avait tué son père avec une maladie ramenée de l’extérieur. Comment. Pourquoi. Il avait voulu savoir. Il avait fouillé. Il s’était fait prendre. Il s’en était fallu de peu qu’il ait un casier. Par chance pour lui, il avait réussi à négocier un simple avertissement oral. Il avait aussi appris la corruption. Preuve que l’enseignement qu’il recevait était de qualité. Il ne s’était plus fait prendre. Il fallait dire qu’il avait décidé de commencer doucement. Petit à petit, protégeant ses arrières, renforçant sa sécurité, il comprenait que tout, absolument tout était enregistré. Que la vie privée n’existait pas. Que la seule façon d’être libre, dans ce monde, c’était de s’y conformer en tous points. Alors, seulement, il pouvait être lui. Secrètement, profondément, immensément. Lui. La liberté, c’est l’esclavage. Âge : 36 ans Petit mot ? : J'ai une amie dont le chat s'appelle Kepler, ça me perturbe. Avatar : Inconnu - avatar par Teegarden Code : Dernière édition par Jehiel Regenbogen le Ven 24 Juil - 11:02, édité 1 fois Ven 24 Juil - 3:10 Sujet: Re: To condense fact from the vapor of nuance BIENVENUE JEHIEL !! J'espère que ton profil enregistré auprès d'HORUS ne te fait pas trop trop peur  Fais gaffe, maintenant les caméras peuvent avoir la taille d'un grain de beauté....  Ven 24 Juil - 8:29 Sujet: Re: To condense fact from the vapor of nuance Bienvenue Jehiel !! :3 Ton perso est super interessant, pour le moment je ne le vois pas trop trop mechant, mais ça serait tarder n'est ce pas?  Ven 24 Juil - 11:33 Sujet: Re: To condense fact from the vapor of nuance Un petit gars pragmatique, moi ça me plait bien. La bienvenue officiellement à toi, je suis heureuse que le forum te plaise et t'inspire ! Je voulais te dire que j'aime beaucoup tes formulations, c'est super cool et fluide ! Trop agréable /o/ Ven 24 Juil - 12:04 Sujet: Re: To condense fact from the vapor of nuance  Félicitations, JEHIEL REGENBOGEN !  Nous avons rempli votre profil avec les informations fournies sur votre fiche de présentation et vous pouvez désormais aller RP ! Vous pouvez, si vous le souhaitez, faire une demande de RP ou une fiche de RPs / liens (un sujet par personnage !). Nous avons aussi concocté pour vous quelques catégories dont vous pourrez retrouver les descriptions complètes ci-dessous : On espère vous y retrouver très vite ! À bientôt ! Ven 24 Juil - 13:26 To condense fact from the vapor of nuance
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