Peut-être dans une galaxie lointaine. Peut-être dans le futur.
Au commencement il y eut la naissance d'une civilisation au milieu des ruines désertes d'un monde abandonné. Elle fut provoquée par une entité immatérielle répondant au nom de Klexos, gardien suprahumain de la Cité. Inscrit dans chaque ligne de code pouvant parcourir la jungle urbaine, son pouvoir peut sembler sans limite à ceux ne se frottant que peu aux outils informatiques. Omniscient, il laissa un premier homme s'élever : un leader. Avec sa venue les allégeances fluctuèrent moins. Un semblant de stabilité s’était installé. Puis il disparut en laissant derrière lui le fondement de ce qui serait le règne d'Orson Jeeves.
La Fondation est la mère de la rigueur et de la discipline, détentrice du droit de gouverner par sa filiation directe avec le régime passé. Sortie de cette époque clanique où il était encore bon de chasser son voisin pour survire, la Fondation s’élève désormais comme la puissance qui dirige l’intérieur des murs de la Cité. Grâce à elle vous avez des lois, un emploi, une force de l’Ordre pour vous protéger et un toit sous lequel dormir. Grâce à elle, vous, citoyens, êtes en sécurité. Car la sécurité est la plus grande priorité de ce gouvernement, et ce depuis son aube.
Tous les citoyens sont - à leur naissance - sujets à une opération chirurgicale : l'implantation d'une puce neurologique de recensement. Il en va ainsi et personne n'est censé déroger à cette pratique. Une identification est alors attribuée. C'est un outil bureaucratique, marketing, répressif. Elle vous poursuivra jusqu'à votre mort en compilant des données vous concernant que vous ne soupçonniez même pas exister.
Des hommes se sont levés, contestant les pratiques intrusives d'un état qu'ils dénonçaient comme corrompu : et si la sécurité n’était pas la solution à tout ? Et si la puce de recensement dans votre rachis cervical n’était qu’un moyen de garder la population entière sous contrôle afin d’asseoir une suprématie illégitime ? Et si le temps de la révolte était venu ?
Des groupes dits déviants se sont petit à petit constitués dans l'ombre, se cachant de la surveillance insidieuse, de la délation, de la traîtrise. Des réseaux se sont tissés, ridiculement insignifiants à l'échelle de la mégapole surpeuplée entièrement dévouée à la cause supérieure de la Fondation. Débutèrent alors les premiers attentats, les premières fusillades de rue. Les têtes pensantes séparatistes durent fuir la surface et les sbires du régime. Depuis les profondeurs de la Cité, ils dirigent à présent leur guerre, accueillant parmi les leurs tous les esprits facilement malléables. La jeunesse des quartiers à risque, sans repères et subsistant difficilement, est devenue leur main d'œuvre active, visible aux yeux de tous.
Entre l’idéal si difficile à atteindre qu’il en est devenu discutable de la Fondation et le désir saugrenu de liberté à tout prix des séparatistes que choisirez-vous ? Jusqu’où iriez-vous pour défendre vos idéaux ? Car rien ne brille sans en payer les conséquences.
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